Et si nous, concepteurs web, étions responsables du monde de demain ?
Dans une société où les divisions s’accentuent et où les bulles d’opinion se renforcent, faire du lien devient un acte essentiel. (Ré)apprendre à se voir, à s’écouter, à se comprendre, à nuancer… Voilà les bases d’une société plus juste et plus solidaire.
Et si nous, les artisans du web, avions un rôle concret à jouer dans cette reconstruction ?
Concevoir un site, ce n’est pas neutre. Chaque choix de design, de contenu, d’image ou de projet est un acte qui compte. Alors, quelle est notre part de responsabilité ? Quels leviers avons-nous entre les mains ? Je vous partage ma réflexion à ce sujet. N’hésitez pas à me donner votre avis !
Choisir les bons projets
Entant que freelance, nous avons le pouvoir de dire oui ou non. Mais c’est aussi une responsabilité, un devoir. Nous devons dire non aux projets qui sont contraires à nos valeurs ou aux projets qui ne nous inspirent pas confiances. Il ne s’agit pas de dire que telle ou telle opinions contraires à notre système de valeur n’a pas le droit d’exister. Il s’agit de mettre des garde-fou.
Par exemple : oui pour faire un site pour des médecines dites alternatives, non pour faire des sites pour des médecines alternatives pour une personne qui prone l’arrêt complet de la médecine scientifique. A nous de placer les limites, de prendre le temps d’écouter nos clients, sans réfléchir au devis que nous allons faire ensuite.
Même si “quelqu’un d’autre le fera”, nous pouvons choisir de ne pas en être. Ne pas être le maillon qui permettra à une idée toxique de se répandre.
Concevoir un web vraiment inclusif
L’inclusivité doit être bien plus qu’un mot tendance. C’est une posture, une attention aux autres, une façon de voir le monde. Quand nous créons un site, nous avons, là aussi, le pouvoir et la responsabilité de faire exister d’autres réalités que les nôtres. Nous devons élargir notre regard et chercher à élargir notre regard pour sortir de nos stéréotypes.
Nous devons aller plus loin que la pensée de nos clients et apporter une vigilance particulière à nos choix en matière de contenus et les visuels : représenter des corps différents, des cultures variées, différentes façons d’être au monde. Ne pas toujours montrer le même profil-type d’utilisateur (au hasard le mâle blanc hétéro ?). Penser à celles et ceux qui ne nous ressemblent pas, et qui pourtant existent, lisent, achètent, naviguent.
Mais l’inclusion ne s’arrête pas là. Elle concerne aussi l’accessibilité aux personnes en situation de handicap. Est-ce que mon site est utilisable sans la souris ? Est-ce que les contrastes sont suffisants pour les personnes malvoyantes ? Est-ce que mes images ont des descriptions utiles ? Est-ce que mes polices sont lisibles pour les personnes dyslexiques ? Est-ce que mes animations ne perturbent pas les personnes neuroatypiques ? Ce ne sont pas des détails techniques. Ce sont des choix qui déterminent qui peut accéder à l’information, à l’expérience, à la société.
Même si le client ne le demande pas, nous pouvons faire mieux et surtout, faire de notre mieux en toute honnêté. Parce qu’un site accessible, c’est un site plus clair, plus lisible, plus agréable… pour tout le monde.
Bref, nous ne façonnons pas que des sites. Nous participons à la forme que prend notre société en ligne. Et c’est en étant lucides, alignés et attentifs que nous pouvons contribuer à un web plus inclusif, plus juste, plus humain.